C'est l'histoire d'une petite grive moqueuse ...
C'est l'histoire d'une petite grive moqueuse ...
C'est l'histoire d'une petite grive moqueuse, un bébé à vrai dire, encore incapable de voler qui avait pris un très mauvais départ dans la vie. Tombée du nid dans les herbes de la savane, avenir sombre et très court. Elle pouvait tout au plus espérer rester en vie une heure avant d'être flairée au choix par la redoutable mangouste, le crabe opportuniste ou le merle malin.
C'est alors qu'arriva bonne fée Jocelyne. Elle regagnait son carrosse après nous avoir rendu visite, elle vit l'oisillon dans l'herbe, le pris dans ses mains et refit tout le chemin pour nous le porter. Ce jour là, Le destin, un peu essoufflé, s'appelait fée Jocelyne pour les bébés de grive moqueuse.
Cadeau embarrassant; nous sommes en train de baguer. Nous l'avons donc mis dans un petit pochon, espérant retrouver son nid et l'y remettre lors de notre retour.
Un peu avant notre départ, Beatriz l'a sorti du pochon pour prendre un peu de ses nouvelles, l'oisillon allait bien, merci, posé tranquille dans ses mains. Nous avons suggéré à David qui était en train de se restaurer de partager avec lui. Il a longuement mâché une bouchée de son sandwich et l'a tendu du bout des doigts à l'oiseau qui, à notre surprise à ouvert un large bec, je t'assure, on aurait cru l'entendre dire "Papa", et il a englouti plusieurs belles becquées. Mais regarde plutôt la photo, l'oiseau bec grand ouvert , les mains de Beatriz et de David, c'est un moment magique.
Et tu sais quoi, nous avons retrouvé le nid, caché dans un petit épineux non loin de l'endroit où fée Jocelyne avait ramassé l'oisillon. Nous avons, non sans mal, remis le petit dans son nid et, à notre immense soulagement et satisfaction, à peine était-il installé que nous avons vu apparaitre les parents et revenir au nid pour prendre le relais.
Va-t-il dorénavant réclamer des sandwich comme ceux de Papa David ? C'est bien possible.
Tu veux que je te dise, l'ornithologie c'est rien que de la tendresse.
9 avril 2011